Salut à tous, 

Je voulais vous faire part de ma fermeture de la Pilotière qui signe également la fin de ma saison, qui se termine d’une manière aussi spectaculaire qu’elle a commencé. Vous avez sûrement déjà lu le récit de Didier, mais je vais  à mon tour vous compter ce que j’ai vécu dans ce petit sous bois magique. 

Tout commence en effet avant la chasse, je découvre la chute qui m’a été  attribué puis je constate que je suis non seulement a Ferney, mais que je suis également le seul posté dans le secteur, ce qui me met un peu la frousse.

Au cours d’une conversation, je fait part à Didier de mes inquiétudes que les cerfs s’échappent par les chutes vides et j’interpréterais sa réponse comme « probablement… mais probablement pas ! ». J’ai toujours été assez sceptique au sujet de cette chute, sans réel fondement d’ailleurs et la petite gogote que je suis s’apprête à recevoir une leçon en direct live. 

Didier me précise également qu’il compte s’abstenir sur les daguets, étant donné le cota de 4 daguets pour le total de la chasse, ce à quoi je lui répondrait que j’ai la même intention ayant été suffisamment gâté toute la saison je ne comptais tout de même pas assassiné le premier daguet qui passe… 

Me voilà en route pour « Ferney », sur le chemin je prends le soin de glisser 3 balles dans mon chargeur, histoire de gagner du temps au cas où… Et comme un fait exprès, j’arrive au pied du mirador lorsque j’entends un déboulé dans la grande brisée et j’aperçois la tête d’une biche. Je jette mon sac, met en place le chargeur puis je me dépêche de monter et de charger. Je vois alors une biche, un faon, et une jeune biche regagner paisiblement le fond de ravine. Pas de panique, c’est le début de chasse, je suis le seul déjà posté, et je pense que je verrais encore du cerf… 
Et y’avait qu’à demander ! Quelques minutes plus tard je vois une biche sortir tranquillement au fond de la grande brisée, suivit de 5 ou 6 pièces et je crois bien reconnaître une jeune biche en 3^e position, je m’applique et à l’impact le cerf matte bien, ce qui me laisse découvrir 2 boutons sur sa tête……. Il part en boulet de canon dans la ravine, mais je suis quasi certain de son sort. J’appelle immédiatement Didier, un peu hagard : « Euh.. Je crois que je tape un daguet ». Il me réponds d’abord « Ah bon ??? » qui en disait long au sujet de notre précédente conversation, suivit de « préviens quand même Alain ». Je m’exécute, lequel me répondra « Bravo, assassin ! ». 

Un dagos malencontreusement mais proprement abattu, des poussées d’enfer, à l’abri du brouillard (pour le moment) me voilà comblé pour cette fermeture. Par la suite je vois encore pas mal de cerfs, pas mal de jeunes biches mais il est encore assez tôt et je décide d’attendre un peu pour songer à en tirer une. Il est exactement 14h40, et le petit troupeau de 5 cerfs qui me tourne autour depuis le début se décide – enfin -  à sortir à 5 m de mon mirador, avant de monter vers le petit plateau en direction du gîte, la jeune biche en 3^eposition. L’excitation de cette poussée interminable aura raison de moi, je m’ajuste sur la dernière côte de la jeune biche qui se présente en ¾ arrière, et au moment du coup de fusil elle se ferme complètement puis part avec une cuisse en éclat, filant net en direction du gîte avant de me donner un léger angle qui suffira aux 150 grains pour la cueillir assez rapidement. Ouf ! Je ressens une puissante secousse qui parcourt mon corps, mais ce coup ci ça ne sera pas le froid…  Je préviens Alain d’abord et Dids ensuite, qui s’en donnera à cœur joie : « Pas trop mal Ferney finalement quand pas posté autours… » 
 

Effectivement, j’ai vécu l’une des chasses les plus intense que j’ai connu à la Pilotière, de quoi faire taire on ne peut plus radicalement mes à priori sur ce petit coin bénit. Mon premier doublé à la Pilo, tout ça en moins d’une heure je suis sur un petit nuage qui me fera tranquillement patienter le reste de la chasse. 

Je vous remercies particulièrement, Alain et Didier, qui de saisons en saisons me permettez de vivre  ma passion du mieux que possible, en me partageant la votre. 

En vous embrassant, 

Seb 

Quelques commentaires d'Alain Teyssèdre...

Chouette récit Seb, cela nous permet de revivre cette chasse vu d'un autre angle et de (re) découvrir que nous sommes du même argile: mêmes tremblades, mêmes palpitations, mêmes questionnements..  Dans 11 mois nous recommencerons mais d'ici la il faudra occuper le terrain, je compte sur vous 

Pioouuukk

Alain

Et ceux d'un autre Alain, patriarche du clan Antelme et lecteur assidu du blog...

L’ami Sébast’

Merci pour ce chouette récit, mon garçon. 

Je te félicite chaleureusement et te dis toute mon amitié

Alain