Mon premier cerf à La Pilotière
Pour la petite histoire, j’ai appris que j’allais chasser à La Pilotière Mardi en début d’après midi, par un coup de fil d’Alain me demandant ce que j’avais prévu de faire samedi après-midi. Je lui réponds que je n’en ai pas la moindre idée sans me douter de qui est derrière le combiné. Lorsqu’il me répond, « Moi je sais ce que tu vas faire. Tu vas venir chasser avec nous à La Pilotière ». À ce moment, la voix me paraît plus familière et je reconnais Alain. Prise de court, je n’ai pas vraiment de mot, une sorte de joie m’envahit. Je lui réponds donc « Merci beaucoup, je vois sa avec Papa et je te tiens au courant ». Le lendemain au soir, c’est officiel, j’irais chasser à La Pilotière. Je suis loin d’imaginer les surprises que me réserve cette journée…
Samedi 28 septembre 2013, ouverture de la chasse à la Pilotière. Après une petite formalité de papiers, je prends connaissance du quota affiché près du plan ou je situe ma chute. Viens ensuite le moment de prise de parole de Didier FOUCQUE, de Didier ANTELME et d’Alain. Celui-ci m’invite à venir près d’eux avec quelques autres personnes. Après un discours de présentation, c’est avec surprise, qu’Alain me nomme Marraine de La Pilotière. S’en suit une vague d’applaudissement à laquelle se joint une émotion ; je transpire un peu des yeux !!! Quel honneur pour moi, de venir chasser ce jour pour la première fois en tant que chasseur et en plus d’être promu Marraine du chassé… Le quota est rappelé, trois gros cerf y figurent : « Zoreil » ; « Sébastien » et « Quasimodo », s’ajoutent des daguets et des bêtes biscornues.
Je suis postée à BAUVALLON. Accompagnée par mon père, je découvre une belle chute située dans une vaste plaine divisée en deux postes distincts. Le mien et PRINCESSE où se trouve Laurence accompagnée par Barnabé. Elle me dit en descendant du 4X4, « Julie, j’ai été deux fois déjà à cette chute où tu vas être et à chaque fois j’ai tiré ». Elle croise les doigts, je lui réponds par le même geste et chacune nous nous dirigeons vers nos postes respectifs
Une fois sur le mirador, je charge ma « seven » et je prends mes dispositions afin de réaliser un bon tir. Vers quatorze heures trente-sept, le premier coup de carabine retentit, sa y est le bal de la chasse commence. Nous voyons passer des biches, des faons et les poussées se font entendre tout autour de nous. Quelques temps après, le calme revient. C’est là qu’apparaît un petit troupeau composé de Daguets et biche. Je reconnais un daguet à l’arrière du troupeau. Rapidement je me place sur les genoux de mon père, je prends appui avec mon coude sur le mirador et je pointe. Papa me conseil alors la deuxième bête. Le troupeau avance au pas, tranquillement en file indienne. A travers ma lunette, je regarde la tête de cette deuxième bête, c’est bien un daguet tirable. Je place ma croix légèrement devant le poitrail de la bête puis je tire. Il est quinze heures quinze, le daguet accuse directement le coup. Je réarme ma carabine. Le reste du troupeau n’a pas l’air de comprendre tout de suite ce qu’il vient d’arriver. Le dos rond, après avoir faits quelques pas en avant, mon daguet se met à faire arrière et se pose par terre. Le reste du troupeau s’en va vers Laurence. Je tremble un peu. Le daguet lui, est bien par terre mais sa tête dépasse de l’herbe avec les oreilles couchées, il est encore conscient. Puis sa tête tombe. Les yeux toujours rivés à l’endroit où il est tombé, une poussée de chiens se fait entendre au loin. A notre grande surprise, je ne vous dit pas que ce malheureux daguet relève la tête ! Afin d’abréger ses souffrances une balle est placée dans le haut du cou. Il déboule alors vers l’arrière. J’ai tiré mon premier cerf à La Pilotière et avec mon Père à mes côtés. Le plaisir et cette passion pour la chasse est partagé. Très peu de temps après, Pascal sort des bois vers nous. Il va donc voir le cerf et le déplace à l’ombre.
La chasse reprend. Nous voyons à nouveau des biches et leurs faons, deux jeunes biches, un daguet et un gros cerf dont on ne voit que la fin des cornes. Des coups de fusils se font entendre ici et là jusqu’à dix-sept heures trente, fin de la chasse. Je range alors mes affaires. Après être descendu du mirador, je me dirige vers le cerf, avec Papa, nous le remontons un peu plus haut afin de profiter des derniers instants de lumières pour prendre quelques photos dans la chute. Mais avant, je m’en vais prendre une branche afin de lui rendre les honneurs… Je le badge directement après. Laurence et Barnabé nous rejoignent, arrivent ensuite Bernard, Pascal, Jean-Luc… qui assistent à la petite séance photo.
Bernard embarque le daguet, nous, nous prenons notre 4X4 et rendez vous au camp pour fêter sa ! Des félicitations, des bravos arrivent d’un peu partout. Dudu vient me voir et me dit « Bravo marraine ! ». L’appellation me fait tout bizarre, mais la joie est là. Le tableau de chasse se compose de dix bêtes et autour de lui, entre chasseurs, chacun se partagent ses tirs, les moments vécus au court de cette chasse…
Après quelques photos, viens un dîner pour donner l’occasion à chacun de se retrouver et de fêter la chasse. A la fin de celui-ci j’ai dû faire un discours mais je préfère de loin le récit !
Merci à Papa d’avoir été là lors de cette chasse. Un grand merci aux organisateurs de la chasse à La Pilotière, les chasseurs et les rabatteurs qui me permettent de pratiquer ma passion et qui la partage avec moi. Merci également pour le titre de « Marraine de La Pilotière » que je porterai humblement avec honneur et fierté. Une pensée pour mon Grand-Père. Je n’oublie pas de remercier Saint Hubert et Diane, qu’ils soient toujours avec moi et les autres chasseurs.
CHASSAGNE Julie
